mercredi, février 15, 2006

Il est plus facile pour un chameau...

De passer par le chas d'une aiguille que pour un riche d'entrer au Royaume des cieux. C'est en ses termes que Federica conte son problème. Révolution populaire et gentille aristocratie se déchirent en elle.

Italie. Et puis France. Dans un mouvement de balancier entêtant. Ce film, parfois rêveur, parfois trop réaliste a trouvé son juste milieu.

Entre deux pays et deux langues, une histoire familiale se déroule avec ses angoisses, son roman, et l'affection hystérique qui attache ses membres. Et cette famille est riche. Alors Federica, la jolie petite aînée supporte le poids de cet argent en courant à l'église se confesser, en s'égarant entre son fiancé et son ancien amour.

Touchant. Délicate poésie. Valeria Bruni-Tedeschi distille vérités autobiographiques et grains de folie, rêves enchantés et drames. Un timbre de voix particulier et un air (d')ailleurs. La co-réalisatrice crée une ambiance feutrée pour laisser se dérouler une intrigue au mot juste.

Où l'on voit se redessiner le destin de trois frère et sœurs nés en Italie et débarqués en France.

Où l'on voit s'entrechoquer l'amour chez deux sœurs aux caractères trop différents.

Où l'on voit le renouvellement des générations et l'attachement à l'ancienne. C'est difficile de se réunir pour voir son père mourir dans une chambre d'hôpital.

Une fantaisie résumée dans la phrase de la prof de danse "Federica, vous vous arrêtez en l'air quand vous sautez. C'est très rare. Regardons Federica". Un moment hilarant par son absurdité et sa perfection. La jeune fille s'envole. S'arrête en l'air pour regarder son petit monde. Et redescend sur terre pour grandir. Il est venu le temps des responsabilités. Du mariage et du bébé "pour faire comme tout le monde".

Valeria Bruni-Tedeschi est soutenue dans son allégresse par le jeu remarquable de Denis Podalydès, toujours aussi sincère.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

c'est vrai, très joli film et surtout très belle description de l'émotion qu'il procure... bravo ornella, tu nous donnes envie de voir le film!