dimanche, mars 18, 2007

Vaut mieux pas t'attacher...


Les gens, ici, viennent, partent, fuient, en parlent, inventent, reviennent en vacances...

"Alya, pas alya (montée - on dit des juifs habitant hors d'Israël qu'ils montent lorsqu'ils décident de prendre la nationalité israélienne) la réalité, c'est l'immigration". D'après le psychologue que S. a consulté ici, la première difficulté dans une vie, c'est la perte de l'un des parents. La deuxième, c'est l'immigration. Caché derrière un idéal de sionisme, c'est pourtant bien ce que l'agence juive vous vend...

Réunis à l'occasion du retour de l'une d'entre nous pour la France, nous avons parlé alya, touriste, processus symbolique et réalité à l'arrivée.
Bilan : sur six personnes, deux étaient déjà israéliennes, deux ont pour projet de le devenir, l'un part en Chine, l'autre rentre en France.

Et pour être honnête, j'ai adoré me retrouver entre Français. Ca ne m'était pas arrivé depuis si longtemps, de parler un Français correct en me forçant à préciser ma pensée au lieu de balancer les premiers mots qui me viennent à l'esprit en disant "tu comprends ce que je veux dire".

Quand je suis arrivée ici il y a sept mois exactement, j'ai voulu me détacher du monde dans lequel je vivais pour mieux m'intégrer. Et évidemment pour moi, cela passait aussi par un apprentissage rigoureux de la langue, l'hébreu.

Mais maintenant que j'ai fait mes premiers pas - après m'être cassé la gueule un nombre incalculable de fois - je retourne de temps à autre vers mon univers. Ce que j'en trouve ici. Un petit groupe de personnes qui parlent ma langue, qui comprennent les nuances dans chacune de mes formulations.

C'est simple. Mais attention de ne pas se laisser aller.
Dès demain, je retourne à l'hébreu, à l'anglais mais surtout à la Colombie, à l'Afrique du Sud, à la Lettonie, au Danemark, aux Etats-Unis et autres pays dont je n'ai pu voir que des images glacées sur les pages des magazines.

Trouver sa balance... entre le familier et le tout neuf.

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